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Jamoulle, M. (2017). Ethique d’un médecin de famille. Jumet, Belgium: Care Editions.
https://hdl.handle.net/2268/212820
Lire la suite : Ethique d’un médecin de famille.[fr] Préface Un médecin généraliste à l’endroit. Marc Jamoulle n’aime pas la médecine à l’envers, celle des étiquettes, de la maladie définie parce qu’elle répond aux trouvailles des pharmas, celle qui distribue plus de produits que de soins, celle qui réduit l’humain en chiffres, ni celle des corps morcelés, des pièces détachées du garage hospitalier. La médecine à l’endroit accepte l’humain tel qu’il est et s’adapte au problème. Elle ne nie pas le vécu et ne juge pas. Faite de tendresse pour la personne, pour l’individu particulier et de compassion, elle n’est ni le gardien de la morale sociale, ni la courroie de transmission des grands principes. Marc Jamoulle n’est pas sur l’estrade des Académiciens, il reste près du poêle au fond de la classe et devient un “virtuose du complexe et du coq à l’âne”. Il se fâche lorsque les outils qu’on lui offre ne sont pas adaptés à la réalité. L’informatisation de l’humain lui pose problème puisqu’on ne peut pas faire de la “télémétrie de la souffrance”. Et que valent les données recueillies si personne ne les lit? Il rêve du carnet d’écolier, un objet transitionnel comme trace de l’agir et du respect d’une équipe. Les rêves de Marc Jamoulle peuvent aboutir à des chartes élaborées avec ses collègues, comme la charte pour une éthique de l’information. Toujours Marc construit son cheminement sur la réalité de son quotidien professionnel: il nous raconte des histoires de patients, décrit ses journées, ses pensées, ses préoccupations et celles de ses confrères et progressivement il crée ses concepts ancrés dans la vie: les Q-Codes, la prévention quaternaire. Sa vision est critique, consciente des dérives possibles induites par les pouvoirs, ce que l’on voit tout au long de sa carrière, de la déclaration de Cos à celle de Rio. Il a certainement des colères constructives et le livre s’ouvre et se termine par elles: la condamnation de la méthadone par les autorités privant les patients d’un traitement qui s’avérait protecteur de la personne, et plus récemment la différence des législations sur l’aide en fin de vie, obligeant certains patients à passer d’un pays à l’autre, à un moment de leur vie qui mériterait plus de respect. Le livre de Marc Jamoulle est un patch-work, un aller et retour entre l’expérience quotidienne et les prises de position politique, une pensée sauvage toujours en alerte du risque de récupération: l’industrie n’a-t-elle pas réussi à s’emparer de l’EBM? En effet les meilleures idées peuvent être finalement pasteurisées comme le dit la déclaration de Rio et Marc tient à conserver le goût et les saveurs de la vie. Daniel Widmer Médecin généraliste, Vice-président de l’Union Européenne de Médecine Omnipraticienne UEMO.
[en] A general practitioner at the right place. Marc Jamoulle does not like medicine upside down, that of labels, of definite illness because it responds to the findings of pharmas, the one that distributes more products than care, the one that reduces the human in figures, nor that of broken bodies, spare parts of the hospital garage. Medicine at the right place accepts the human being as he is and adapts himself to the problem. She does not deny the experience and does not judge. Made of tenderness for the person, for the particular and compassionate individual, she is neither the guardian of social morality nor the transmission belt of the great principles. Marc Jamoulle is not on the platform of the Academicians, he remains near the stove at the back of the class and becomes a ” complexity and multitasking virtuoso”. He gets angry when the tools he is offered are not adapted to reality. The computerization of the human poses a problem because we can’t do the “telemetry of suffering”. And what is the value of the data collected if no one reads them? He dreams of the school like patient notebook, a transitional object as a trace of acting and respect for a team. The dreams of Marc Jamoulle can lead to charters developed with his colleagues, such as the charter for an ethics of information. Always Marc builds his journey on the reality of his professional life: he tells us stories of patients, describes his days, his thoughts, his concerns and those of his colleagues and gradually he creates his concepts rooted in life: the Q-Codes , quaternary prevention. His vision is critical, aware of the possible excesses induced by the powers that we see throughout his career, from the declaration of Cos to that of Rio. It certainly has constructive anger and the book opens and ends with them: the condemnation of methadone by the authorities depriving patients of a treatment that proved to be protective of the person, and more recently the difference of the laws on end-of-life care, forcing some patients to move from one country to another at a time in their lives that deserves more respect. Marc Jamoulle’s book is a patch-work, a back and forth between everyday experience and political positions, a wild thought always alert to the risk of recovery: has the industry failed? to seize the EBM? Indeed the best ideas can be finally pasteurized as the Rio Declaration says and Marc wants to keep the taste and flavors of life. Daniel Widmer General practitioner, Vice-President of the European Union of General Practitioners UEMO.