LongCovid
Alors que je suis en fin de carrière, j’ai été rattrapé par le virus de la recherche, qui prend ici le nom de Sars Cov 2. Etonné de voir tant de mes patients, surtout de mes patientes, être si fatiguées depuis le Covid 19, je me trouvais face à un ensemble de symptômes médicalement inexpliqués. Le tableau général était le même pour tous. Ni les images ni la biologie m'expliquaient le problème. Il y avait donc autre chose chez ces patients que je connaissais bien et dont la vie était gravement perturbée. J’ai fait appel à mon réseau et j’ai trouvéune petite aide financiere aupres de la Fondation Roi Bauduin et une aide scientifique considérable auprès du Covid Human Genetic Effort, un réseau international de généticiens (Prof Casanova). J’ai été guidé vers le laboratoire d’immunologie de l’Institut Rega à Leuven (Prof Van Weyenbergh, KUL). J’ai appris que notre biologie usuelle, cellulaire, se poursuit par la biologie moléculaire. J’ai dû me familiariser avec la génomique, transcriptomique, protéomique, multi-omique. Les patients ont participé avec enthousiasme en donnant leur sang pour des analyses de recherche. Nous sommes loin d’avoir compris les différents modes d’attaques du virus mais la transcriptomique a ouvert des portes. Apres avoir étudié les 50 patients découverts dans ma patientele, j’ai publié un rapport sur le reseau ORBI de l’Université de Liege. C’etait sans compte sur la sagacité des patients Long covid, redoutable utilisateurs d’Internet, qui sont venis me consulter. Débordé par la demande et mon âge trop respectable de 77 ans, j’ai dû arrêter de prendre des nouveaux patients. Mais avec 150 patients qui collaborent on peut continuer la recherche sur cette maladie épouvantable qui s’attaque au cerveau des patients.